Goma, la vie quotidienne reste marquée par une tradition communautaire profondément enracinée : le salongo.
Cette pratique, qui consiste à nettoyer les rues et les abords des habitations, a pris une nouvelle dimension sous l’impulsion des autorités de l’AFC/M23, devenant un symbole de solidarité et de civisme urbain.

Une collaboration renforcée les autorités et la population

La participation au salongo est désormais devenue une habitude hebdomadaire, organisée chaque samedi de 8h00 à 11h00.
Une forte collaboration s’est instaurée entre la population de Goma et Bukavu et les nouvelles autorités de l’AFC/M23 pour maintenir la propreté des deux villes.

Grâce à une initiative de la mairie de Goma, des camions passent après chaque séance de salongo pour ramasser les déchets déposés dans les caniveaux et sur les trottoirs. Ces déchets sont ensuite transportés vers les points de collecte publics.

Autrefois souvent mal organisées, ces séances de nettoyage sont aujourd’hui perçues comme une réussite, car la population se sent soutenue par les nouvelles autorités de l’AFC/M23.

La reconnaissance d’une population désormais impliquée

Dans chaque quartier, la population travaille sous la supervision des chefs d’avenue et des chefs de quartier, qui coordonnent les efforts communautaires et identifient ensemble les problèmes à résoudre.

« Nous sommes ici depuis 8h jusqu’à 11h pour faire ensemble le salongo. Tout le monde est actif, nous travaillons avec le chef d’avenue et le chef de quartier », témoigne Christian Bisimwa, habitant de l’avenue Bulenda.

Certains citoyens vont plus loin, à l’image de Joël Kisanola, qui appelle les autorités à interdire l’importation de boissons dans des bouteilles en plastique, une source majeure de pollution dans la ville de Goma.

Le maire de la ville, Katembo Julien, répond :

« Si nous faisons la propreté de cette ville, c’est pour redonner à Goma son environnement et son image d’antan, celle d’une ville touristique. »

« Nous avons toujours organisé des salongo sans succès, mais aujourd’hui c’est une réussite parce que nous sommes soutenus par les nouvelles autorités », confie un commerçant du quartier Birere.

À Bukavu, même enthousiasme :

« C’est la première fois qu’on voit Bukavu propre. Il y avait vraiment négligence et manque de volonté de la part de nos anciens dirigeants », explique Fabrice Birindwa.
« Tout le monde, jeunes et vieux, travaille pour redorer l’image de notre ville. Bukavu, jadis appelée la Suisse d’Afrique, ne doit plus être la poubelle de la région », ajoute Christian Bagalwa.
« Si ce genre d’exercice continue, nous aurons vraiment une ville belle et propre », se réjouit Ferdinand Zihindula.
« Avec ces travaux communautaires, on sent vraiment le changement », abonde Chantal Balemba, vendeuse de tomates au marché de Bukavu.

Goma se met au vert : un projet de reboisement pour une ville résiliente

Longtemps recouverte par la poussière volcanique, la ville de Goma a lancé, le 7 septembre, un projet de reboisement communautaire dans le cadre du salongo.
Habitants et autorités se sont mobilisés pour planter des arbres le long des routes et dans les quartiers — notamment sur la rue Mabanga, menant à l’église catholique Carmel, au cœur du quartier Katindo.

Ce projet vise à restaurer le couvert végétal de la ville tout en luttant contre l’érosion des sols et le changement climatique.
Des jeunes plants sont mis en terre dans une ambiance solidaire et engagée.

« Le Mont Goma est déjà une colline verte. Planter des arbres, c’est vital ! Cela joue sur notre santé, car nous respirons grâce aux arbres. Ce projet mérite d’être soutenu pour que nous ayons de l’air frais et une vie plus agréable », déclare Agapao Mumpfano William, résident de Goma.

Chaque habitant dont une plantule est plantée devant sa parcelle est invité à l’arroser et l’entretenir, garantissant ainsi la pérennité du reboisement.
Au-delà de l’esthétique, ce geste symbolise la résilience écologique de la ville face aux défis climatiques.

Les nids-de-poule : un autre défi urbain

La ville de Goma fait également face à un autre problème : la dégradation des routes.
La présence de nombreux nids-de-poule rend la circulation difficile. Consciente de cette situation, l’administration de l’AFC/M23, en collaboration avec la mairie et la population, a lancé des travaux de réhabilitation pour rendre les routes plus praticables.

Ces initiatives traduisent la volonté des nouvelles autorités de reconstruire une ville moderne, propre et accessible à tous.

• Shaby Kazungu