Goma : lancement de l’album La vraie libération par Élie Bamusemba pour louer les actions de l’AFC/M23 à travers la danse sebene. Le dimanche à Goma, la scène artistique a vibré au rythme du sebene congolais avec le lancement officiel de l’album La vraie libération, porté par l’artiste Élie Bamusemba et son groupe Goma Révolution. Un événement hautement symbolique, au cours duquel musique, poésie et messages politiques se sont entrecroisés, en soutien aux actions menées par l’AFC/M23 dans les zones qu’elle contrôle à l’Est de la RDC. C’est au cœur de cette ville stratégique du Nord-Kivu que les artistes ont dévoilé leur chanson éponyme, saluant les efforts de l’AFC/M23 pour ce qu’ils appellent une « vraie libération ». À travers une mélodie entraînante typique du sebene congolais, le morceau met en lumière les transformations opérées dans les territoires sous contrôle du mouvement, tout en rejetant les « anti-valeurs prônées par le gouvernement de Kinshasa ». Parmi les voix qui se sont élevées sur scène, celle de l’artiste Josée Kisimirwa a particulièrement marqué les esprits. Elle a été suivie par la prestation de Safina, qui dans son titre évoque la construction d’un nouvel espace purifié, un lieu où « n’entrent pas les choses souillées ». Loin du tribalisme, c’est le vivre-ensemble qui est prôné, avec une mention explicite à Général Makenga et le coordonnateur Corneille Nangaa, figures hiérarchiques du mouvement. La chanson principale de l’album rend également hommage aux actions concrètes menées sur le terrain par l’AFC/M23 dans les zones « libérées ». Le refrain résonne comme un slogan : Tunataka Amani, « Nous voulons la paix ». Un cri qui, selon les artistes, traduit l’aspiration des populations locales à une nouvelle ère de stabilité et de sécurité. L’événement a aussi été ponctué de déclamations poétiques aux accents politiques. Apolline Ushindi, une slameuse a dénoncé dans son poème les tentatives de modification constitutionnelle pour « se faire roi du Congo » et a fustigé l’« insécurité en complicité avec les anciens pouvoirs ». Selon elle, le temps des « 40 voleurs » est révolu : place à la vraie libération. Le poète Bienvenu, quant à lui, s’est réjoui d’un recul de la corruption dans les zones dites « libérées », affirmant que celle-ci « piétine grâce aux nouveaux dirigeants ». Une lecture optimiste d’un changement perçu comme radical et porteur d’espoir pour de nombreuses voix présentes à Goma. Au-delà des mots et des sons, le lancement de l’album a été marqué par des gestes symboliques. Le maire de la ville Julien Katembo accompagné du porte-parole militaire Willy Ngoma, a remis des écharpes honorifiques aux artistes. Une manière d’affirmer, le soutien des autorités locales aux messages portés dans cet album. Le groupe Goma Révolution, présidé par Élie Bamusememba et composé de six membres, a orchestré l’événement. En guise de reconnaissance, une vache leur a été offerte par le groupe Tusonge Mbele Kahembe, un cadeau à forte portée traditionnelle et communautaire. Enfin, des structures comme Nature Nutrition Cellulaire et Jambo Maji ont affiché leur soutien total aux actions de l’AFC/M23, confirmant la convergence entre culture, politique et société dans ce qu’une partie de la population qualifie désormais de « vraie libération ».